Psycho Mutants

Formé au début des années 2000 dans le sud de la Hongrie, les Psycho Mutants sont l’un des groupes underground les plus importants de leur pays, et ils le doivent à trois choses : leurs performances scéniques, la personnalité de leur charismatique chanteur, et cette voix d’outre-tombe, un organe basse-baryton capable d’envolées lyriques inattendues en sautant quatre octaves s’il le faut.

Musicalement, c’est bien un mélange “mutant” de musiques écoutées et de musique ressentie, quelque chose que nous n’avons jamais entendu. Un rock’n’roll aussi intense que s’il avait été joué par un Hank Williams élevé dans les Carpates, bituré à la Palinka.
Leur influences vont de Crime and the City Solution à Gallon Drunk, en passant par Jack The Ripper ou le Gun Club. Mais le combo magyar ne se contente pas de manier les guitares. Ici et là se pointe une trompette, un clavier, un accordéon ou un sax baryton, sans jamais tomber dans aucun cliché. C’est aussi ce qui donne ce goût si particulier à ce son qui ne laisse personne indifférent.
Sept ans après le succès relatif de “Baby Burn” (Volvox/[PIAS]), le groupe labelisé Western Voodoo rock’n’roll est de retour avec un album vieilli en fût de chêne, détecté par Beast Records peu après son enregistrement. “Motherland” inclut des balades dark country, mais aussi de longues mélodies psychédéliques et des morceaux de pur garage, le tout emballé d’une esthétique bluesy, maussade, atmosphérique voire fantomatique.

Le résumé des Inrocks dans leur critique du précédent album des Mutants avait fait mouche et reste plus que jamais d’actualité : « Un rock’n’roll complètement Tokay, en somme ».